vendredi 10 mai 2024

Côte d’Ivoire-Situation politique : Soro reconnaît finalement avoir été forcé à la démission

L’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d'Ivoire, Soro Kigbafori Guillaume, a finalement reconnu qu'il a bien été victime d’un harcèlement du chef de l'Etat, Alassane Ouattara, dans sa démission de la tête de l’hémicycle.

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, ce mercredi13 février 2019, le député de Ferkessédougou fait toute la lumière sur sa surprenante démission, le 8 février dernier.

Ci-dessous, un large extrait de sa déclaration.

«Le 5 janvier, le président m'a reçu à sa demande et a souhaité que je milite au RHDP...Il (Alassane Ouattara, ndlr) m'a dit alors le congrès était très important et que si je me rendais pas au congrès, il serait contraint de me demander de rendre ma démission, ce que j'ai acquiescé sans hésitation d'ailleurs. Le 24 janvier à nouveau, le président me convoque, il demande à savoir si j'avais changé d'idée, je lui ai dit non monsieur le président c'est tout réfléchi, je ne suis pas Rhdp et que je ne comptais pas me rendre au congrès. Le président m'a dit bon, dans ces conditions il faut que je rende ma démission, je lui ai dit d'accord il ne restait que nous puissions nous mettre d'accord…Après le congrès le 27, le président m'a appelé en colère pour dire que j'avais fait une démission orale et que par conséquent il m'enverrait des émissaires et ces émissaires sont arrivés chez moi, je dis bien le 28 janvier à 17H30, qu'ils m'ont envoyé une note et m'ont demandé de signer ma démission, d'autant plus que selon eux j'avais fait une démission orale, je leur ai dit mais si j'ai fait une démission orale je ne suis plus votre interlocuteur, on ne peut pas démissionner pour le même poste deux fois, par la suite j'ai envoyé un courrier au président pour lui dire que je voulais qu'on préserve la dignité de l'institution parlementaire et que si je devais démissionner, je voulais que cela se fasse conformément à la constitution c'est à  dire la convocation de l'actuelle session extraordinaire. On aurait pu attendre l'ouverture de la session ordinaire de l'Assemblée le 1er avril pour que je rende ma démission, rien ne pressait. Après tout ce que je viens de vous dire si ce n'est pas du harcèlement, on peut parler d'insistance.

Depuis deux ans, depuis mai 2017, je me suis préparé à cette éventualité, parce que si vous vous souvenez bien, le président Ouattara au cours d'une interview, pour la première fois m'a appelé jeune homme, ce n'est pas le mot jeune homme qui m'a choqué parce que bien évidemment, le mot jeune homme peut même être affectif mais c'est la colère et la rage  qui ont entouré le mot jeune homme, c'est ainsi que j'ai dit à mes collaborateurs, le monsieur que j'ai connu dans l'opposition qui était charmeur, qui était élégant aujourd’hui devenu président n'était plus devenu le même, cela ne devrait surprendre personne qu'aujourd'hui Alassane demande ma démission de la tête du parlement, comme disait quelqu'un, on gagne un père, on perd un père». Tels sont entre autres, les propos de l'ancien cadre du RDR.

Ce qui n’était jusqu’à ce jour qu'une simple supposition de la part des sympathisants de Soro Guillaume, est désormais avéré. Soro Guillaume,  a bel et bien été contraint à  rendre le ‘’Tabouret’’ du parlement ivoirien.

Abou ZEID

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